Histoire de la rue Orfila - Paris 20e
Longue de 603m, la rue Orfila commence à la place Martin Nadaud et finit au croisement de la rue Pelleport avec la particularité de relier deux tronçons de l’avenue Gambetta. Une voie qui fut modifiée à plusieurs reprises puisque amputée de son extrémité quand celle-ci fut rebaptisée rue Dupont de l’Eure en 1893 mais allongée en 1899 entre la place Martin Nadaud et la rue de la Bidassoa. Autrefois connue sous la dénomination rue des Hautes Gatines (pour en savoir davantage sur cette appellation, cliquez ici), ce n’était au XIXe siècle qu’un sentier rural de l’ancienne commune de Charonne.
Un expert bien avant les Américains.
Située à proximité de l’hôpital Tenon alors en construction, la voie reçut son nom actuel en 1875 en hommage à Mathieu Joseph Bonaventure Orfila, un Espagnol naturalisé français, surnommé le père de la toxicologie, qui fut un pionnier de la médecine légale. Chimiste averti, il fit entrer l’analyse chimique dans les protocoles d’autopsies criminelles. Il fut l’un des premiers à utiliser le microscope pour démontrer la présence de sang ou de liquides séminaux sur les scènes de crimes. Auteur de nombreux ouvrages, par ailleurs monarchiste zélé, il fut doyen de la faculté de médecine de Paris et décéda en 1853.
Un des plus anciens hameaux de la capitale.
La rue Orfila, à l’instar de nombreuses autres voies du 20e arrondissement, dépendait avant 1860 du village de Charonne, certainement l’un des plus anciens hameaux des environs de la capitale que la légende veut qu’il fût fondé par saint Germain l’Auxerrois quand il reçut les vœux de sainte Geneviève. Plus prosaïquement, le Petit Charonne était réputé au XIXe siècle pour sa multitude de cabarets et de guinguettes, souvent pouilleux, tandis que le Grand Charonne demeurait un village de maraîchers qui disparurent à mesure que les manufacturent s’y installèrent.